mercredi 18 juin 2014

Quand le ministère de l'écologie nous enfume

Ministère de l'écologie
Le 20 janvier, le collectif avait interpelé Philippe Martin, précédent ministre de l'écologie.
Vue la spécificité de notre problématique, c'est Patricia Blanc, directrice générale de la prévention des risques qui nous répond. Le 15 juin, nous recevions donc son courrier (daté pourtant du 19 mai ... Ah ! le service public ... avec la crise ...).
Nous nous sommes précipités sur cette lettre tant espérée. Bof !
Soucieux du partage de l'information, nous vous invitons à la feuilleter en cliquant sur sa vignette ci-contre. Comme nous, prenez plaisir à vous délecter de ce vocabulaire, de ces promesses ... de cet enfumage diront même certains esprits chagrins !
On pourrait laisser tomber ; apparemment, il n'y a pas grand chose à attendre de certains technocrates. Mais bon ! On a quand même décidé de répondre, au moins pour le symbole. et aussi pour ne pas avoir l'impression de se laisser traiter (comme disent les djeun's).
Ci-dessous donc, notre réponse à la dame.

Le collectif « Sortir de l’eau »                              A l’attention de Madame Patricia  Blanc

                                                                         Direction générale de la prévention des risques



                                                                                                Chaum le 16 juin 2014





Madame,


Nous vous remercions vivement pour votre lettre du 19 mai reçue le 15 juin et qui répond à notre courrier du 20 janvier adressé au ministre de l’écologie du moment, Philippe Martin.


Vous nous expliquez très en détail le but, les principes de fonctionnement du système vigie crue, ce qu’il a indiqué le 17 juin 2013 et même les améliorations envisagées. Nous comprenons que nous devons être dans les 25% de la population non protégée par le système, ce qui est très réjouissant vous en conviendrez !

D’autre part vous semblez penser que la réparation des principaux ouvrages de protection a été réalisée.


Ce que la population de nos villages constate est très sensiblement différent à tel point, qu’exaspéré par l’incompréhension des administrations aussi bien locales que nationales, elle a décidé de manifester sa colère le 18 juin.


Il y a un an nous avons vécu une catastrophe majeure et nous faisons aujourd’hui, le constat suivant :


1-Cet hiver et au printemps nous avons vu la réserve d’eau sous forme de neige augmenter dramatiquement puisqu’elle a dépassé largement le niveau de 2013 avec une Garonne canalisée en Espagne et des nappes phréatiques pleines. Jusqu’à ces derniers jours notre crainte d’avoir à subir une fonte des neiges comme l’an dernier a été grande.


2-Nous avons fait le constat d’un système vigie crue défaillant: la balise de Bossost dont on nous a recommandé de ne pas tenir compte du 18 juin au 19 décembre 2013 est à  nouveau hors service depuis le 28 mai. Toutes les améliorations du système que l’on pourra imaginer resteront de la théorie tant que ces simples problèmes de fiabilité et de maintenance ne seront pas réglés. On se pose la question de l’utilité d’un système en panne depuis 3 semaines sans réaction apparente de son gestionnaire.

Pour nous convaincre que vigie crue est un bon système, il va falloir plus que des affirmations !


3-Depuis le 18 juin 2013 nous avons dû faire face à 3 alertes sérieuses  (le 19 novembre, le 25 janvier et le 21 mai) ; à chaque fois le niveau de la Garonne a dépassé celui de la crue de juin 2000.


4- Pour compléter votre connaissance du dossier vous devez noter que, contrairement à ce que vous semblez croire « la réparation des principaux ouvrages de protection » n’est pas commencée. L’étude qui doit définir les travaux à faire n’est pas encore publiée. Monsieur le Sous Préfet de Saint-Gaudens pourra vous le confirmer.


Nous avons récemment invité votre ministre de tutelle, Madame Ségolène Royal, à venir sur place se rendre compte de la situation ; nous renouvelons cette invitation à votre intention.


Vous comprendrez aussi certainement que sur deux points de votre courrier nous ne puissions nous satisfaire de considérations générales. Il s’agit  :

            -De la coopération Franco Espagnole dont on parle depuis maintenant 12 mois sans rien voir de concret.
-Du système d’anticipation des crues soudaines.  Les solutions envisagées ne seront jamais crédibles tant qu’elle resteront confidentielles.


Puisque vous appartenez à la direction générale de la prévention vous devez être en mesure de nous informer sur les mesures concrètes prises pour assurer la sécurité des barrages aussi bien EDF qu’en Espagne : existence des procédures, mises à jour, contrôle de leurs applications, ...

Les entreprises, même les plus sérieuses, ne sont pas à l’abri de dérives dans l’application des consignes de sécurité. L’accident SNCF de Brétigny-sur Orge en est un exemple.


Tant que la population dit qu’il y a un problème, c’est que le problème existe, notre problème : c’est la sécurisation de la Garonne sans quoi rien ne sera possible. Il faut que l’administration le comprenne.



            Nous vous prions, Madame, d’agréer l’expression de nos sentiments distingués.


                                                            Philippe Prax

                                                Pour le collectif Sortir de l’eau



Copies : Présidence de la République :Madame Isabelle SIMA

              Ministère de l’Intérieur : Le chef de Cabinet
              Le Sous Préfet de Saint Gaudens :Monsieur J.L. Brouillou

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    Si vous vous êtes déjà rendu sur le site inutile de « Vigicrue ».
    Sur la page d’accueil avec la carte du bassin Garonne, vous avez peut-être remarqué ces deux lignes d’invite.
    Pour plus d'information(s) consulter :
    le Règlement d'Information sur les Crues du S.P.C. (R.I.C.)

    En cliquant dessus vous aurez accès à un document Pdf de plus de cent pages dont voici le lien pour aller plus vite
    http://www.vigicrues.gouv.fr/ftp/RIC/RIC_SPC_GTL_2013.pdf
    Ce document a été validé et signé par notre bientôt ancien Préfet de région le 31juillet 2013
    Soit seulement un mois après la crue de juin 2013.
    Dès les premières pages vous allez vite comprendre que notre vallée n’entre pas dans les enjeux économiques et démographiques. Regardez page 10.
    Aucun nom des villages de notre vallée n’apparaît sur ce document.
    C’est donc le même Monsieur qui lors de la manif d’octobre 2013 venait nous rouler dans la farine et nous abreuver de bonnes paroles, sachant que trois mois avant il avait signé un document qui ignorait qu’il y a de la vie dans une petite vallée au sud du département. Au passage nos voisins de la vallée de La Pique ne sont pas mieux considérés !
    Et des documents identiques visés par les gestionnaires de notre fleuve il y en a d’autres sur le web. Tout cela est ficelé depuis plusieurs années
    Sachez que lorsqu’on rencontre ces gens-là, par expérience j’ai remarqué qu’il y avait 3 possibilités à chaque question posée
    1) Ils ne répondent pas (joker, tapage en touche, ils regardent les mouches)
    2) Une réponse ! Chouette ! Oui, mais quelques temps après vous vous apercevez que c’était un mensonge… (ce que nous sommes en train de vivre)
    3) Une réponse de Jésuite c. a. d, à question posée on vous réponds par une question !
    Je ne vois plus qu’une solution pour s’en sortir… 
    Demander notre rattachement au Val d’Aran et à la Catalogne.
    Cela pourrait être le thème de la prochaine manif…Qu’en pensez-vous ? ;-)
    JP de Fos

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